Cet article fait partie d'une série, peut-être souhaiteriez-vous commencer par le début de l'aventure ?

Sinon, vous pouvez directement enchaîner ici :

Cela fait maintenant plus de 6 mois que je vis à New York et ça a bien failli s'arrêter prématurément. Si je ne vous donne des nouvelles que maintenant, c'est parce qu'il s'est passé tout un tas de trucs biens mais aussi moins biens depuis la dernière fois.
Je vais essayer de raconter mais pas trop non plus hein, que les trucs importants.

Un séjour, deux stages, trois galères

Quand on parle de précarité d'emploi aux USA et bien sachez que c'est pas un cliché car pour l'avoir vécu, c'est assez angoissant et vraiment pas agréable à vivre. Si vous tombez dans une boîte gérée par des gens aux apparences super-cool mais qui ne le sont pas autant qu'ils ne le prétendent, ça peut vite mal tourner ; surtout quand la communication n'est pas optimale. Pour faire simple, j'ai fait un pas de travers qui m'aura coûté mon poste chez Gin Lane.

Aujourd'hui, j'en parle sans trop de mal car ça peut arriver à n'importe qui mais surtout, faites attention car la législation américaine autorise votre employeur à vous éjecter de manière aussi expéditive qu'un e-mail (true story) et sans pré-avis.
Je me suis retrouvé sans emploi du jour au lendemain, perdant ainsi tout revenu et surtout mon identité sociale (c'est vraiment ce qui m'a fait le plus mal en fait) mais je remercie les quelques personnes qui m'ont soutenus pendant cette période très très difficile.

Je voudrais aussi souligner le professionnalisme du CIEE/Parenthèse et mon tuteur de stage qui se sont montrés très compréhensif quant à ma situation. N'ayant pas fait de faute professionnelle et ce étant arrivé avant la moitié de mon séjour, le CIEE m'a autorisé à rechercher une nouvelle entreprise afin de poursuivre mon programme.

Sincèrement, je ne sais pas si il y aura plus formateur pour moi dans la vie que cette première expérience aux États-Unis... En tout cas, aujourd'hui, je vais très très bien et vous savez quoi, je suis finalement content d'avoir changé d'entreprise d'accueil parce qu'au final j'y ai presque tout gagné.

La vie après 6 mois d'immersion

feel-like-a-sir

Ca y est, je me sens presque comme dans ma poche avec New York, les métros et les habitudes se sont sérieusement installées. C'est toujours une galère incroyable pour revoir les amis car jamais personne n'est dispo' et selon les milieux sociaux les disponibilités varient énormément.
Quand j'arrive à voir tous mes amis dans la même semaine, j'ai l'étrange sentiment d'être glorieux.

Extension de séjour en ligne de mire

A l'heure actuelle, j'ai envoyé ma demande d'extension de séjour car, clairement, je n'ai pas envie de revenir en France et tant que je peux rester, j'y reste. En temps qu'étranger, j'ai pas le droit de rester sur le territoire indéfiniment alors autant en profiter le plus possible maintenant.

Si tout se passe bien et que le CIEE valide ma demande d'extension, je devrais rester à New York jusqu'à la fin Février 2013. Quel pied !
Je vous en raconterai plus dans quelques semaines...

Et l'anglais dans tout ça ?

Grâce à des amis exclusivement américains voire New Yorkais, j'ai pu apprendre quelques expressions bien locales.

« Tourists! »

Et bien si vous aviez cru qu'après 6 mois je seriez bilingue, vous vous trompez... Mais on s'y rapproche tout doucement et je pense très sincèrement que ma connaissance linguistique est au moins 4 fois plus élevée qu'avant mon départ.

Aujourd'hui encore, quand on me demande ce qui me plaît le plus d'être aux USA/New York, je réponds « la possibilité de communiquer/vivre en Anglais tous les jours ! ». J'ai toujours voulu être bilingue et je suis sagement en train d'atteindre ce but.

Cependant, je pense que je suis en ce moment dans une phase de stagnation car j'ai l'impression de "moins" apprendre qu'il y a quelques mois. Concrètement j'arrive à m'exprimer sur presque tous les sujets, que ce soit des négociations délicates avec son boss ou des conversations intimes en passant par la compréhension des types bourrés/enragés dans le métro haha !

J'essaie le plus possible d'éviter les français ou d’entamer des conversations avec eux quand j'en entends car j'ai vraiment envie de progresser et c'est aussi la raison pour laquelle je suis venu seul de France. Pas de français ou alors à petite dose.

Prononciation capricieuse

Même après 6 mois, il y a encore des mots qui me sont difficiles à prononcer car ce sont des mots que je connais depuis longtemps et que mon cerveau a mémorisé de manière incorrecte.
Par exemple, les mots « river », « schedule », « apache » (pro) ou encore « imagine » sont des mots que je ne prononce pas bien naturellement. Je/on me reprends souvent.

Sinon, quand je ne fais pas attention, je dis « thirty » au lieu de « thirsty » ; le mot « literally » n'est pas toujours évident car les « t » sont généralement complètement hachés en américain et enfin, je vous défie de prononcer rapidement, correctement et du premier coup les mots suivants :

  • litter
  • liter
  • leader
  • leather
  • letter

En américain bien sûr !
Grosso-modo, je me démerde plus que bien mais quand je suis fatigué, stressé ou pressé, je fais encore pas mal de fautes... Je remercie les gens de mon entourage qui me corrigent, ça m'aide beaucoup.
Niveau accent, c'est particulier... Il y a des gens qui ne savent même pas que je suis Français et d'autres qui me captent au bout de 2 mots (véridique). Mais globalement, j'essaie d'avoir un accent le plus américain possible et limite je fantasme quand j'entends un accent américain super bien prononcé.

Ce qui est vraiment top aussi à New York, c'est la variété d'anglais : étant donné que c'est une ville très culturellement colorée, les accents et les origines sont très variés donc cela implique une adaptation auditive plus large.
Mes proches m'ont fait remarqué que le ton de ma voix est différent selon si je parle français ou américain... Question d'adaptation ?

Règles syntaxiques

A ce niveau-là, je gère plutôt pas mal je crois. Il est vraiment très aisé pour moi de reconnaître un français écrire de l'anglais juste en détectant les règles syntaxiques. Elles sont différentes et je fais super attention de ne pas faire de bêtises... Très personnellement, cela faisait déjà quelques années que je m'intéresse aux règles syntaxiques donc maintenant, hormis les autres fautes, il est presque impossible de savoir que je suis Français quand j'écris un e-mail.
Niveau orthographe et conjugaison, ça m'arrive encore d'hésiter sur des mots ou sur le bon temps mais tout ceci se raréfie.

Différences culturelles notables

La valeur de l'argent

Rien à voir avec la France où les gens vivent à hauteur de leur revenu, ici, les gens vivent généralement au dessus de leur revenu.

Un américain qui gagne normalement sa vie aura les moyens de se loger dans Manhattan et de sortir régulièrement dans les quartiers bien chicos sans parler de s'offrir quelques rails de temps en temps...
Un américain qui a des solides revenus ou un patrimoine financier solide aura plusieurs voitures 4x4 et même des bateaux sur lesquels il pourra inviter une douzaine de potes...

En gros, je vous décris mon dimanche 1 Juillet tel qu'il était : direction le lac Greenwood pour la journée avec des amis pour une journée à larver autant sur l'eau que sur le bateau.

Tout cela pour dire que les américains claquent leur thune à mort et si ils ont plusieurs cartes de crédit (et non pas de débit), c'est pas pour rien. Même, j'ai l'impression générale que les américains ont beaucoup moins de difficultés à parler/montrer d'argent que chez nous en Europe. L'argent chez nous est limite un sujet tabou (en exagérant) et je pense qu'ici, du fait qu'il y a toujours énormément de cash en circulation, le respect et la valeur de l'argent sont bien différents de ceux qu'on a avec l'Euro.

L'exemple du tip illustre parfaitement ce que je veux essayer de décrire : la culture veut qu'un consommateur laisse un tip et on retrouve cela un peu partout... Quand j'ai vu une bande de jeunes laisser chacun quelques dollars à un forain pour avoir eu un tour de manège en plus alors que celui-ci était gratuit, cela m'a marqué car je ne pense pas que cela serait arrivé en France, du moins pas dans le Sud.

Être en couple pour la première fois

Le dernier gros choc culturel auquel je viens de faire face est un point pas des moins importants puisqu'il est en rapport avec la relation de couple. Après quelques mois de vie aux USA, j'ai décidé de partager ma vie avec une américaine (exclusivement) afin de me marier pour obtenir un VISA permanent d'en savoir d'avantage sur la culture américaine mais aussi pour m'intégrer encore mieux dans cette vie qui est encore nouvelle à mes yeux.

Comme dans tous les couples, au début, on avance sans se poser de questions et les semaines passent à tout allure (ok, pas besoin d'être en couple constater le défilement incroyable des semaines à New York) et on arrive très vite à certaines dates clés... Bref, c'est pas le plus important ici mais avant d'arriver à ces dates clés, on appelle pas sa copine « sa fiancé » ou « sa femme », ce qui parait évidement mais bien « sa copine » (ou « sa petite copine/amie »), ce qui se traduit littéralement par « girlfriend ».

Oups !

Ce qui faut savoir, c'est qu'appeler sa copine « girlfriend » aux États-Unis fait preuve d'un engagement plus solennelle que son analogue Français. C'est vrai qu'en France, on peut appeler son partenaire en ces termes très rapidement et cela devient presque naturel après quelques semaines seulement (ou juste le lendemain du premier baiser pour les ados ^^).
Aux USA, cette phase entre les premières rencontres et la demande de fiançailles (si elle a lieue) est découpée en deux phases ; contrairement à la France (ou l'Europe ?) qui est en gros la même.
Dans la première phase, le/la partenaire est appelé(e) « a date » et enfin, si des sentiments s'installent, si la relation prend un peu plus de sérieux et suite à la conversation qui va bien, on peut commencer à s'appeler « boyfriend/girlfriend ».

Arrivé là, les probabilités de rupture de couple sont théoriquement réduites et si tout se passe bien sur du long terme, vous connaissez la suite...

Je vous laisse donc imaginer l'effet que ça fait d'appeler sa partenaire « girlfriend « après quelques semaines de couple seulement.
Mesdemoiselles et messieurs, quand vous formez un couple, soyez certain de ne pas faire la gaffe qui pourrait très bien ruiner votre jeune couple si l'autre en face n'est pas sur la même longueur d'onde.

Le cinéma... américain

Dans les grosses villes françaises, le cinéma coûte cher... On avoisine les 10-13€ pour une séance 3D il me semble (corrigez-moi si je me trompe). Ayant vécu à La Rochelle et étant étudiant, c'était carrément 7€ (de mémoire) la séance 3D donc c'était super avantageux et j'allais au cinéma assez souvent.

Ici, à New York, une place de cinéma 3D... C'est $20 (aller, $16-$19 je crois) !!!
Quand j'ai invité une copine pour aller voir The Avengers, ça m'a coûté $36 quand même ! Sans déconner... Et je ne vous parle même pas de l'IMAX hein... Pour déconner, je dis toujours « IMAX? Hold on, I need to call my bank to ask for a loan... ».

Sinon, le cinéma est bien c'est comme dans les films : les buckets de pop-corn qui sont plus large qu'une jante de voiture mais qui ne sont jamais finis et tout un tas de saloperies avec lesquels les gens s’empiffrent.
Ce qui est énorme par contre, c'est quand dans un film je vois des scènes de ville (genre The Avengers) et que je sors du cinéma après, il n'y a pas de différences parce que les rues dans New York c'est exactement comme dans les films.

En dehors de tout cela, je remercie ma famille proche d'être venue me visiter pour mon anniversaire. Niveau organisation, c'était pas au top mais on a passé des bons moments, d'ailleurs, voici quelques photos que j'ai pris en leur présence.

Couché du soleil sur Little Italy :

Un pavillon de Massapequa Park, Long Island :

Time Square, bien sur...

La fameuse et belle Statue de la Liberté :

La High Line (plus de photos sur mon portfolio) :

La 11ème avenue vue de la 42ème rue :

La 42ème rue ouest :

Et enfin une petite vue de l'Empire State Building ;).

Quelques clichés qui en feront baver plus d'un et j'ai très envie de vous dire : venez me rejoindre pour quelques jours, vous serez logé et blanchi.

Ces quelques modestes photos concluront cet article, n'hésitez pas à me suivre sur Twitter ou Facebook pour les amis et de temps en temps, je publie aussi un billet sur mon portfolio.

Rendez-vous dans quelques semaines (pshh, c'est publié ici) pour les nouvelles de mon extension de séjour où la conclusion de cette merveilleuse aventure !


Joris Berthelot